mercredi 10 octobre 2018

LES CÉPAGES JURASSIENS A L'HONNEUR


PRIX RENÉ RENOU 2018

Il y a 10 ans un groupe de journalistes de la FIJEV a créé, avec l’Association Nationale des Elus de la Vigne et du Vin, le prix René Renou en hommage au charismatique Président du Comité national Vin de l’INAO, décédé brutalement en 2006. Depuis cette date, 106 collectivités (Régions, départements, communes et communautés de Communes) ont été sélectionnées pour concourir et 10 ont été récompensées pour des projets autour du vin
  d’ordre éducatif, environnemental ou œnotouristique et surtout ayant valeur d’exemple et de reproductibilité par d’autres (exemple le musée de la Vigne et du Vin d’Anjou, le festival le Millésime à Grenoble, la Cité du Vin à Bordeaux ou la Vigne-école de Cairanne).  


Le lauréat 20018 est la  Communauté de Communes du Val d’Amour (39) pour « La vigne  conservatoire (42 cépages) ». Composée de 24 villages, de 45 à 1300 habitants pour le plus peuplé, au Nord d’Arbois, elle oscille entre des influences viticoles à l’Est jusqu’aux contreforts de la Bresse à l’Ouest, 

La vigne conservatoire

Le 13 février 1998, un groupe de vignerons amateurs, possédant de petites vignes d’origine familiale et vouant à ce patrimoine une passion qu’ils voulaient faire partager, créait une association qui, rapidement, fit de la création d’une vigne conservatoire sa priorité. Dans un premier temps, des démarches furent entreprises auprès de la Communauté de Communes du Val d’Amour qui mit à la disposition de l’association un terrain à Champagne sur Loue, à l’extrémité nord de l’appellation Côtes du Jura. Ensuite, avec l’aide de la société de viticulture, de l’INRA de Montpellier et d’un pépiniériste spécialisé, une recherche des plants existants avant le phylloxéra fut réalisée. Ce fut un gros travail car la Franche Comté comptait, à cette époque, un nombre tout à fait surprenant de cépages différents (plus d’une quarantaine). La recherche sur des vieilles vignes a même entraîné la découverte de cépages non répertoriés par Rouget, le vigneron ampélographe de référence de l’époque.
Elle comprend 3 parties :
A l’entrée, un parking avec un abri, des tables et 5 panneaux explicatifs Ensuite, la plantation de cépages d’avant le phylloxéra (5 pieds par cépage) identifiés par des panneaux et palissés en partie sur échalas, en partie sur fils de fer. La troisième partie comporte des hybrides plantés dans la région après le phylloxéra et avant les appellations de 1936. En 2018, la communauté de communes fait construire une caborde, construction en pierre sèche typique du vignoble jurassien, qui vient compléter le site.
Ses buts
Parmi les buts que ses sont fixés les membres de l’association des vignerons du Haut Val d’Amour (créée en 1998)  qui assure la gestion du site  celui du  maintien, de la protection et la valorisation du patrimoine viticole du Haut Val d’Amour en sauvegardant la diversité biologique : la vigne comptes 38 cépages différents, mais aussi de sauvegarder la tradition, le savoir-faire traditionnel, de préserver l’avenir. Enfin c’est une vocation pédagogique, une vocation touristique et depuis peu la production avec  la vinification de la récolte avec le vin obtenu est travaillé en pétillant appelé « Perles d’Antan » avec l’étiquette mentionnant tous les cépages anciens. Un vin, avec 38 cépages différents, il ne doit pas y en avoir beaucoup, ni en France, ni ailleurs ! C’est une grande fierté pour ces vignerons amateurs et passionnés. Bravo à eux !
Marc Olivier

Photo © Chloé Salbin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire